Quelle frustration !

C’est ce que l’on pourrait retenir de la prestation de nos jeunes Bélascains concernant la rencontre qui les opposait à leurs homologues de Tournefeuille.

Pour certains d’entre nous, staff ou joueurs c’était des retrouvailles. Autremement dit le genre de match que l’on veut, que l’on doit gagner.

Le staff de l’AST avait mis sur pied une équipe expérimentée, épaulée de quelques joueurs champion de France l’an dernier en Balandrade.

L’échauffement de nos joueurs se tient à l’abri des regards, dans un lieu confiné, où coups d’épaules, paroles fortes, motivation, se mèlent à l’odeur des baumes chauffants. Ca file des frissons, des émotions fortes de celles que l’on ne retrouve que dans le sport.

On sortira juste quelques minutes avant le coup d’envoi, jusqu’au bout soudé pour faire un bloc.

On attend notre adversaire de pieds fermes.

Dès l’entame de match, force est de constater que nos garçons sont bien rentrés dans la partie. On est chez l’adversaire, on rivalise, on lui montre qu’içi on est chez nous. Le match est de qualité et relativement équilibré. A l’expérience adverse, on répond par une grosse envie. Nos centres avaient été prévenus que leurs adversaires directs, c’était du costaud. Comme la semaine précédente face à Castanet, Fab et Thomas ne se sont pas économisés sur des plaquages ravageurs. Sur nos fautes, on s’expose, il n’en faut pas plus pour que l’ouvreur de Tournefeuille face parler la poudre. Trois pénalités en première mi-temps auxquelles nous répondrons de la meilleure des façons qu’il soit, en inscrivant un magnifique essai à la 21ème minute par Valentin Lami, transformé par notre maitre artificier Nathan Balesta. Nathan qui passera une pénalité à la 34ème minute. La mi-temps est sifflée à l’avantage du RC Saudrune sur le score de 10 à 9.

Rien à dire tant les deux équipes sont proches l’une de l’autre.

Le discours de motivation à la mi-temps est toujours là. On y croit. A notre pilier qui se plaint pour une douleur au pied, la réponse de coach Yannick fuse :« Il te reste le pied droit ». Aussi efficace que la pose d’un onguent par une vieille sorcière nue (nue parce que les sorcières s’enduisaient le corps de ce mélange verdâtre pour voler sur leur balai), au final, notre pilier Aurélien reprendra son poste. De là, à dire que Yannick est un sorcier… Encore qu’Henri Broncan célèbre entraineur a été baptisé « le sorcier Gersois ». Encore faut-il croire aux sorcières ?

Mais la mi-temps reprend…

Force est de constater que Tournefeuille revient sur le pré avec de nouvelles intentions. Le jeu s’accélère, nos garçons, quoique dominés en ce début de seconde mi-temps comme des roseaux, plient sans rompre. Il faudra un coup du sort, un en avant flagrant non sifflé par l’arbitre pour que Tournefeuille franchise la ligne d’en but. L’arbitre reconnaitra avec sincérité que sur l’action il ne suit pas la progression du ballon. (Mais l’arbitre fait parti du jeu…). Une nouvelle pénalité sera marquée de part et d’autre, le score est maintenant de 19 à 13. Le calcul est vite fait. Un essai transformé et l’on reprend le score, d’autant qu’il ne reste plus que quelques minutes à jouer.

Nos jeunes Belascains partent à l’assaut du camp de l’AST. Les minutes filent trop vite. On y croit, c’est jouable. Les pénalités pleuvent contre l’AST en cette fin de match. Inutile de prendre les points au pied, c’est l’essai qu’il nous faut. Mauvais choix, faute de mains, précipitation, manque de communication feront que nous laisserons passer notre chance.

Au coup de sifflet final, c’est le soulagement côté AST, alors que la déception est palpable chez nos joueurs.

La victoire tient souvent à peu de choses. Mais c’est plus nous qui perdons le match que Tournefeuille qui le gagne. Bravo à nos adversaires. Il faut souligner le très bon état d’esprit dans lequel s’est déroulée cette rencontre.

La semaine prochaine, repos avant une confrontation à Pézénas. Il va falloir dès cette semaine se remettre en cause. On joue le dimanche comme on s’entraine en semaine. Ce groupe plein de potentiel mérite mieux, mais à la condition que le sérieux soit de mise à l’entrainement ainsi que l’assiduité. La semaine s’annonce hivernale. Certains pourraient se laisser aller à rester bien au chaud, prétextant des excuses à la con, du style ma copine a perdu sa chatte, ma batterie est à plat, je ne retrouve plus mes crampons… J’ai cru comprendre que les coachs ont été très clairs sur le sujet à la fin du match, alors pas d’excuses foireuses. Le match contre Pézenas se prépare dès mardi.

Ces quelques détails qui nous ont manqué en fin de match dimanche, auraient pu faire basculer le match en notre faveur. Le rugby c’est comme la musique c’est avant qu’il faut répéter ses gammes. L’entrainement est fait pour ça, pour se sublimer le jour de match, pour être les meilleurs.

Je terminerai par ce proverbe grec » Le renard qui attend que la poule tombe reste affamé… ».

Daniel MAURY