Avant de commencer l’interview, je vais en deux mots, vous expliquer ce qu’est un Service Civique ?

Le Service Civique est un emploi de 12 ou 24 mois qui s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans. Indemnisé 580 euros par mois, il permet de s’engager sans condition de diplôme dans une mission d’intérêt général au sein d’une association dans 9 domaines d’action : solidarité, environnement, sport, culture, éducation, santé, intervention d’urgence, mémoire et citoyenneté, aide humanitaire.

Maintenant on peut commencer !

Quel a été, à chacun de vous, votre parcours scolaire ?

Selim : J’ai eu un bac STMG puis j’ai obtenu mon DUT GEA.

Théo : Moi du coup, je pars avec un bac Scientifique, puis j’ai poursuivi avec une licence Staps dans l’enseignement, éducation motricité et aujourd’hui je suis en 2ème année de Master MEF, toujours dans l’enseignement.

Pourquoi et comment vous êtes-vous retrouvé en Service Civique au RC Saudrune ?

T : Pour ma part, j’ai rencontré Johnny (Pereira, coach de la 1) sur un terrain qui m’a parlé de son envie d’avoir un préparateur physique puis ensuite j’ai vu Cédric (Cerciat) pour formaliser ce service civique. Et en plus, en complément de mes études, c’est universitaire donc ça laisse du temps, il m’a proposé d’intervenir au niveau de l’EDR et au niveau des écoles primaires.

S : Je devais faire une licence 3 en staps, management du sport, où j’ai eu un problème avec l’envoi du dossier avec La Poste, du coup, je me suis retrouvé sans rien… J’en ai parlé à Cédric, en lui disant que j’étais intéressé par l’univers du sport et il m’a offert l’opportunité du Service Civique, il m’a parlé du souhait de développer le rugby dans toutes les écoles du secteur. J’ai de suite accepté parce que c’est complémentaire avec mon projet de staps et me fera une superbe expérience pour y rentrer l’année prochaine.

Justement, comment se déroule, pour vous, une journée type en milieu scolaire ?

S : le matin on va dans une école primaire, une demi-heure à l’avance, pour préparer les terrains, les exercices sont préparées la veille, lorsque les enfants arrivent, on leur fait un échauffement, après on fait des ateliers puis on finit par un match, très souvent à thème.

Comment avez-vous mis en place cela en milieu scolaire ?

: les premières semaines, nous nous retrouvions le lundi pour monter un projet (démarcher les écoles, préparer les dossiers à présenter, préparer les séances, les adapter en fonction des classes et des élèves) + tout le côté administratif. Cette partie de préparation nous a pris un bon trimestre.

Puis ensuite, nous avons pris rendez-vous avec les écoles, faire des demandes auprès des mairies pour avoir les terrains.

Quelles sont vos principales activités à chacun ?

S : Pour ma part, la création de quelques articles (les résumés de match de l’edr aux juniors) et les interviews décalées puis leur publication sur le site internet et le facebook du club avec toi. Après, il y a une grosse partie avec l’école de rugby, leur préparer le terrain, assister et animer les séances les mercredis et vendredis soirs.

T : Moi j’interviens avec les séniors dans l’entrainement et aussi au niveau de l’analyse des matchs notamment pour l’équipe 1 (filmer et analyser). J’interviens aussi avec le Pôle Formation avec Jérôme (Guillaume) et les juniors où je vais les entrainer.

Pouvez-vous me parler du projet développé avec l’équipe pédagogique du CLAE de Vauquelin sur l’inégalité filles/garçons ?

T : Aujourd’hui, le rugby féminin se développe, elles sont toujours peu représentées dans notre sport, une des missions qui nous a été demandé est de créer la mixité, l’égalité, le développement du sport féminin. Il faut prendre en compte cela et le diversifier pour pouvoir les accueillir.

S : Sur tous les exercices que l’on propose, on fait en fonction du niveau et non en fonction de si c’est une fille ou un garçon, ça arrive régulièrement que les filles soient meilleures que les garçons.

T : C’est bien de sensibiliser, de faire en sorte qu’ils se mélangent, le rugby c’est un sport de contact, ils doivent se toucher, ils apprennent à vivre ensemble, une cohésion, la solidarité, une équipe.

S : Du coup, plein d’écoles du secteur, souhaitent maintenant que nous intervenons également, c’est donc un beau succès

T : On a montré patte blanche à ces institutions, + la gratuité du Service Civique, c’est une sorte de participation du club à pratiquer le rugby dans le milieu scolaire qui normalement est payant, les jeunes prennent du plaisir donc oui c’est que le début mais ça prend bien


Quels sont les retours des enfants ?

T : A la fin du cycle, nous donnons des diplômes, en y mettant des dates de futures journées d’essais, là où les assurances seront actives, afin de les faire venir.

S : Moi je sais que j’ai commencé le rugby en faisant un essai comme ça !

T : Du coup, ils ont un joli diplôme avec nos coordonnées, une fois qu’ils ont essayé, ils vont vouloir transformer 😉


Avez-vous une anecdote qui vous a marquée durant ces 8 premiers mois ?

S : Ce que j’aime beaucoup faire, c’est les interviews décalées, c’est marrant, on apprend beaucoup de trucs ; et aussi interviewer les joueurs quand je fais les résumés des matchs, c’est intéressant, à cet âge-là, dans un club comme le nôtre d’aller voir les jeunes et leur demander leurs ressentis à chaud. A chaque fois, c’était un bon moment !

T : Pour ma part, sortir du cadre scolaire pour intervenir avec un sport que j’aime et partager cela avec des jeunes, c’est intéressant. Surtout que certains sont vraiment rigolos, des phénomènes, on prend beaucoup de plaisir à animer les séances avec les jeunes, c’est cool !

Tout le travail que vous avez mis en place, comment cela va évoluer dans le futur, une fois votre période d’un an terminée ?

T : Ce qu’on va faire maintenant, courant avril, c’est de formaliser toutes les démarches effectuées, afin que les prochains repartent avec une base, avec les écoles déjà démarchées, les partenaires, les municipalités.

S : C’est sûr que pour les prochains, ils auront juste à reprendre contact et animer les séances que nous avons mises en place.

T : C’est sûr qu’il va falloir qu’ils soient accrochés parce qu’on va leur laisser pas mal de boulot.

S : Au début, on était dans le flou, pour tester tout ce qu’on voulait mettre en place. Avec le mauvais temps, les terrains gelés et suspendus ce n’était pas facile mais ça nous fait une sacrée expérience, en tout cas !

Justement, le Service Civique, une expérience positive pour vous ?

S : Pour moi franchement oui, j’ai vu un reportage sur Canal +, Sport Reporter, où ça se fait de plus en plus dans les cités, pour faire découvrir le rugby aux jeunes. Il y a même des clubs qui gèrent toute leur école de rugby grâce aux Services Civiques.

T : Pour moi qui suit dans le milieu, pour monter des projets, ça fait une belle expérience pour gérer avec différents partenaires, la coordination des terrains, du matériel, la logistique, la création des diplômes nous-même, nous avions tout le matériel au sein du club, pour monter des projets comme ça, le Service Civique aide parce que quand tu n’as pas l’expérience du milieu, au moins tu es plongé directement dedans et tu fais directement le boulot. Je pense que nous avons eu la chance d’être libres, moi je connaissais un peu le système, le milieu de l’école, et là de le voir du point de vue d’une association, c’est hyper intéressant. Même pour toi Selim, pour ton entrée en STAPS, ça te donne tes compétences dans l’animation des séances, organisation de projets et d’évènements, c’est génial !

S : Oui, pour moi, pour une année où je me retrouvais sans rien, ça m’a apporté beaucoup. C’est plus enrichissant que de travailler n’importe où !

A l’issue du Service Civique, que souhaitez-vous faire ?

T : Je compte finaliser mon Master, passez mon concours, voir ce que ça va donner et par la suite à moyen terme, le but s’est d’être prof de Sports. Mais c’est vrai que le Service Civique, ça prend du temps quand même. Pour une année de concours, c’est assez difficile et compliqué pour allier les deux. Mais vu que nous sommes très libres dans notre emploi du temps, ça été relativement facile, malgré tout. Au début, on avait un emploi du temps fixe mais une fois que la machine était lancée, c’était plus libre et c’était intelligent de votre part.

Au début il a fallu trouvé un rythme pour tout faire mais bon j’ai seulement 15 heures de cours par semaine donc ça va ! Mais avec un mémoire de recherches, un stage en milieu scolaire secondaire (collège), que je n’ai pas pu faire ici à Cugnaux malheureusement, je n’ai pas eu de réponses. Et donc là, je suis à Labarthe / Lèse, c’est donc plus complexe… Alors que là, si j’étais rentré ici au Collège, avec l’UNSS, ça aurait été génial…

S : Du coup, je compte intégrer cette fameuse licence de Staps… Après pourquoi ne pas être président de la Saudrune 😉 (je te le souhaite), non sans rire, je souhaite intégrer le STAPS. Dans ma lettre de motivation, le fait de rajouter cette expérience, ça va très bien me placer !!!

Avez-vous améliorations de notre part, à rajouter ?

T : Oui sur un terme logistique, pour l’année prochaine, prévoir du matériel (boucliers, chasubles, ballons, etc.). Car là nous utilisons le matériel des U6 mais c’est assez contraignant !

S : Sinon ce qui était sympa, c’est que nous avions les tenues du club !

T : Oui, nous remercions le club pour ça et c’était important pour notre crédibilité avec les écoles.

S : On a fait égérie, aussi, et pas mal de jeunes l’ont acheté du coup !

Parfait ! Un grand merci à vous deux pour ce retour d’expérience très enrichissant et tout votre investissement.

Pour ma part, je souhaite remercier particulièrement, Bernard Pujol, Président du CD31, qui par sa communication et son aide précieuse nous a permis déjà d’être au courant de ce service-là, de nous avoir aidé avec les aides financières de la FFR qui intervient à 100€ par mois par jeunes + une grande participation de l’État, cela reste donc très accessible pour un club comme le nôtre d’engager des Services Civiques.

Je remercie ensuite Cédric (Cerciat) d’avoir trouvé deux jeunes qui avaient le profil idéal pour bénéficier de ces services civiques et d’avoir géré leur planning.
Puis également, un grand merci à Nathalie (Balesta) qui nous a énormément aidé pour finaliser administrativement les deux dossiers auprès de la FFR.
Et pour finir merci beaucoup à Laurent (Labau) et à Jérôme (Guillaume) de les avoir encadrés sur la partie sportive de l’Ecole de rugby et du Pôle Formation.

Nicolas Dedieu