C’est un dimanche comme je ne les aime pas. J’ai bien essayé hier soir de me remonter le moral en écoutant la magnifique chanson de Grand Corps Malade « je n’ai plus peur du dimanche soir », mais rien n’y a fait.

Du côté d’Ernest Vallon, une odeur de défaite se faisait sentir aux alentours de 19h, pour les autres rouge et noir.

Un peu plus tôt dans l’après midi nos jeunes Bélascains rencontraient leurs homologues de Castanet en lever de rideau du match de Fédérale1 opposant l’équipe fanion à Bergerac.

Les coachs avaient prévenu toute la semaine, cette équipe a du coeur et son classement ne refléte pas forcemment ses qualités.

Ceux qui étaient présents au match aller, que nous avions remporté, pouvaient témoigner que quelques belles actions des 3/4 de Castanet auraient mérité mieux, sans des maladresses sur la dernière passe. De plus jouer à domicile en lever de rideau décuple souvent l’envie des équipes. Donc la méfiance était de mise.

Malheureusement la physionomie du match donna raison à ceux qui craignaient ce réveil des jeunes Castanéens.

Il est clair qui ne fallut pas longtemps pour s’appercevoir que cette équipe n’allait rien lâcher et aller se montrer vaillante.

Le premier soucis rencontrer fût la sortie prématurée de notre 10, Nathan, maitre artificier, touché sur un coup, à la crête iliaque. La ligne de trois quart dut être réorganisée, et même si Peter assuma de belle façon l’intérim, on dut se passer d’un joueur important dans notre dispositif. Pour ceux qui seraient intéressés, Iliaque est une petite île située près de la Crête, d’où son nom pour représenter le haut de la hanche, qui ressemble sur une carte à cette partie du squelette. (Il me reste quelques connaissances de ma première année en fac de médecine)

Pour les autres qui apprécient la mythlogie, s’il vous prend l’envie de lire ou bien de relire l’odysée d’Homère, il est fait référence aussi à l’iliaque. Donc chacun aura compris que l’on ne rigole pas avec l’iliaque, il suffissait pour ça d’écouter Nathan, dire que la douleur l’empêchée même de rire.

Mais revenons au match après cet interlude.

Les deux équipes prochent l’une de l’autre verront le score évoluer tout au long de la partie sous forme de chassé croisé. Du côté du RC Saudrune, trois essais furent marqués. Nos Basques fûrent à l’honneur avec un essai D’Iban, suivi d’un autre d’Antton et un essai collectif. (En même temps en ce moment le rugby Basque…comment dire…). Une seule transfo. sera passée. Menés 17 à 18 à quelques secondes du coup de sifflet final, nous avons tous espéré la fameuse « remontada ». D’autant qu’une pénalité est sifflée en notre faveur. Nous sommes à la 80 ième minute.  Beaucoup trop loin des perches pour la tenter. On doit se rapprocher par une touche que l’on…ne trouvera pas. Castanet réceptionne le ballon et ne se fait pas prier pour dégager en douche et voir ainsi le match gagné.

Cinquième au classement, ce sera dûr d’aller chercher la 4ième place de la poule qui était l’objectif avant ce match. D’autant que samedi, nous serons attendus de pied ferme par la redoutable équipe de Tournefeuille qui est en course pour la qualif. Même si elle vient de passer un mauvais dimanche à l’Etoile Catalanne, concédant une sévère défaite. Inutile de vous dire que leur motivation sera extrême.

Alors, la question est simple: »est-on capable d’aller chercher les ressources nécessaires pour inquiéter les bleus et noirs? »

Si notre détermination n’est pas supérieure à celle constatée contre Castanet, nous avons du soucis à nous faire, nous serons châtiés. Le rugby est un sport où au-delà des qualités techniques, le combat, la motivation peuvent permettre de renverser les montagnes. Alors…

Est-on capable pendant 80 mn, de rentrer sur le terrain en mode guerrier ? Est-on capable d’oublier un instant les bobos ? Est-on capable de mettre en place un jeu collectif digne de ce nom ? Est-on capable de souffrir ensemble ? Est-on capable de se coucher sur les ballons ? Est-on capable de se sacrifier pour l’équipe ? Est-on capable de plaquer encore et encore, jusqu’à ne plus sentir ses membres ?

Est-on capable de gagner ? OUI SI L’ON Y MET DU COEUR ET DU SANG.

Içi bat le coeur de La Saudrune… Samedi 19h, le vestiaire doit battre au rythme d’une équipe, d’un groupe de copains, qui ont un coeur gros comme ça.

 

PS: Après vérification, dans Homère, c’est l’Iliade. Quand à l’île au large de la Crête…elle n’existe pas!!!

Daniel MAURY