Pour cette quatrième journée du championnat de France Bélascain, le Racing Club Saudrune rencontrait un club bien connu de la région toulousaine Castanet.
Nos voisins affichaient un tableau de marche très correct avec deux victoires contre Pézenas et Saint Sulpice sur Lèze pour une défaite d’un point contre l’Etoile sportive Catalane, premier de poule.

Chacun était donc bien conscient, que Castanet c’est du sérieux.

C’est sous un magnifique soleil hivernal que débute la rencontre. Les premières minutes sont favorables pour notre équipe qui campe dans les 22 adverses, mais sans trouver l’en but, face à une défense des rouges et blancs plutôt attentive. Sur un ballon perdu, c’est au tour de Castanet de remonter le terrain et de venir à l’assaut de notre camps.  Alors que nous avons été incapable de marquer le moindre point lors de notre domination de début de match, nos adversaires sur leur première incursion nous mettent à la faute et ouvrent le score sur pénalité.

Loin d’amener une réaction de nos joueurs, cette ouverture du score par Castanet, nous plonge dans une forme de léthargie. Pour ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet, il s’agit d’un état pathologique de sommeil profond et prolongé. Le même qui peut vous surprendre après un bon repas dominical, dans le canapé, devant Drucker et vivement dimanche.

Sur le bord de touche, les coachs commencent à gronder, devant ce manque d’implication.

Fort heureusement, nos adversaires vendangent quelques occasions d’essais qui auraient pu nous mettre en fâcheuse posture. Il marqueront toutefois un essai à la 27ième minutes. Là sur le banc de touche ça explose de colère. Notre capitaine Maxime, du bord de touche se fait haranguer par nos entraineurs. « faut me secouer tout ça ». Max a bien senti que ça rigole pas et qu’à la mi-temps, il va y avoir explication de texte. Le message passe dans l’équipe. La Saudrune se remet à jouer. Sur une passe au pied de notre 10, Nathan, pour notre ailier Yanis lancé à la vitesse d’un TGV, ce dernier doit réaliser un freinage d’urgence, pour se saisir du ballon après un rebond favorable, pour un essai finalisé par notre arrière Peter. On joue depuis 31 minutes et enfin l’essai tant attendu est là au grand soulagement des supporters ayant bravé le froid pour encourager nos garçons.

Juste avant la pause, c’est encore par du jeu au pied inspiré de notre 10, que Yanis viendra offrir un nouvel essai à notre équipe. On respire un peu mieux du côté de la Saudrune, mais ceux qui pensaient que ces deux essais allaient calmer nos coachs se trompaient lourdement. Le mal était fait. Au travers d’un langage imagé, fleuri qui a pu être entendu jusqu’à la place du Capitole, chacun en a pris pour son grade. Les consignes sont redonnées, et là pas d’histoire, sinon le programme d’après match s’annonce compliqué avec une séance de physique.

Le match reprend. Nos avants se mettent enfin au boulot. On assiste à de beaux enchainements, l’équipe avance et met à mal l’adversaire. On se laisse même aller à construire une cocotte inarrêtable qui progressera sur une quarantaine de mètres. C’est jour de fêtes soudain. Ce beau travail permettra deux nouveaux essais (48ième et 57ième) de Thomas Mélac et Pierre Jardin. Pierre qui malgré une béquille, qui l’aura diminué physiquement, tel un prêcheur, n’aura de cesse de montrer l’exemple en mettant régulièrement l’équipe dans la marche avant.

A ce moment du match on commence à rêver à l’essai du bonus, mais les Castanéens à leur tour nous infligerons un essai. (65ième). On peut saluer nos deux centres (Thomas et Fab) qui ne se sont pas économisés en défense en filant quelques bonnes cartouches, à une ligne de 3/4 de Castanet de qualité.

C’est sur le score de 26 à 15 que l’arbitre sifflera la fin du match, sans que ce dernier nous ai fait quelques frayeurs en chutant au sol sur une des dernières actions. Touché à la cheville, le référé a repris sa place pour terminer le match sous les applaudissements du public.

Bravo à nos Bélascains. Bravo à nos coachs qui ont su trouver les mots pour redynamiser le groupe.

Indéniablement ce groupe est en progression, et le dur match contre l’Etoile sportive catalane, la semaine précédente n’est pas étranger à ce beau résultat.

Maintenant il reste à confirmer dès dimanche face à la redoutable équipe de Tournefeuille. La partie s’annonce difficile mais je reprendrai ici la célèbre citation de Bertold Brecht : »Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu ».

Chacun sait ce qu’il lui reste à faire….

PS: A la fin du match, je fus intrigué par la tenue d’une réunion secrète, entre Philippe, Yannick et Thomas pour débriefer le match. Chacun y allant de son commentaire pour savoir si l’annonce d’avant match de notre grand argentier, Gérard, annonçant qu’il offrait un fût si victoire, avait pu influer sur le résultat final. A l’heure qu’il est, ils sont toujours au club à y réfléchir….

Daniel Maury